Allez dans la paix du Christ !
Éditorial d’octobre 2025
Tous, nous avons déjà entendu cette parole prononcée par le prêtre ou le diacre à la fin de la messe, mais en mesurons-nous encore la portée ? A la fin de chaque messe, nous sommes priés d’aller vivre dans la paix du Christ et de porter cette paix à nos proches et au monde entier. La paix est pour le chrétien une manière de vivre en témoignage de la paix reçue du Christ et un don à partager. Notre Seigneur n’a-t-il pas dit : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9) !
Ce message a une saveur particulière pour nous en ce temps de refondation où nous avons choisi d’être une Eglise en sortie, une communauté missionnaire, et surtout en ce mois d’octobre baptisé mois de la mission universelle (mission pour tout le monde). En vue de préparer ce mois de la mission, le pape François nous avait lancé l’invitation à être « Missionnaires de l’espérance parmi les peuples » ; ce qui implique de faire monter notre prière au Seigneur pour la paix dans le monde et nous engager par des gestes concrets à soutenir ceux qui risquent de désespérer.
Au cours de ce mois, nous faisons mémoire de plusieurs grandes figures qui n’ont cessé d’appeler les chrétiens à s’ouvrir au monde et à lui porter la bonne nouvelle de l’amour et de la paix. Citons parmi elles sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (Thérèse de Lisieux) dont la mémoire est célébrée le 1er octobre. Bien que n’ayant pas mis un pied dans ce qu’on appelait en son temps pays de mission, elle a été proclamée patronne des missions pour son désir ardent de faire connaître le Christ à tous les hommes qui la poussait à prier tous les jours à l’intention de la mission. Elle nous a rappelé que notre vocation commune est d’être l’amour du Christ au cœur du monde.
Nous fêtons aussi saint François d’Assise (4 octobre), dont le cœur ouvert à la fraternité universelle, nous a appris que nous sommes tous frères et en lien avec tout l’univers, qu’il nous faut protéger. Pour saint François, même les éléments de la nature sont nos frères et sœurs.
Saint Jean XXIII (11 octobre) qui, en convoquant le concile Vatican II, a invité l’Eglise à s’ouvrir au monde (aggiornamento). Saint JeanPaul II (22 octobre) dont les combats pour l’unité et la paix dans le monde sont encore dans la mémoire de beaucoup d’entre nous. Et je n’ai pas oublié d’autres saints de ce mois comme Thérèse d’Avila (15 octobre), la réformatrice du Carmel, qui a tout fait pour que les sœurs soient plus fidèles au Christ et témoignent de son amour ; ou l’apôtre saint Luc (18 octobre), messager de l’amour miséricordieux du Seigneur pour notre humanité en souffrance. Autant de témoins que l’Eglise nous propose pour nous accompagner sur le chemin du témoignage d’amour et de paix.
Pour répondre à cette mission de porter la paix au monde, notre unité pastorale organise chaque vendredi, de 15h à 16h à Saint Martin, un temps de prière, chapelet suivi d’adoration, pour la paix dans le monde. L’annonce en est faite à la messe dominicale dans toutes nos églises. Pourtant, la participation reste modeste. Dieu merci, il y a un noyau toujours présent. Mais comment ne pas venir, au moins de temps à temps, prier pour la paix en ce mois du rosaire et de la mission au cours duquel nous sommes invités à être des semeurs d’espérance et de paix ?
Ce dimanche 5 octobre dès 9h, à Saint Martin, nous nous retrouverons tous : enfants, parents, jeunes et adultes pour prier et réfléchir sur notre devoir de semeurs d’un avenir de paix dans notre maison commune. Partant du récit de Caïn et Abel, fils d’Adam et Eve premier couple humain, nous essayerons de voir à quel point la fraternité et la paix sont fragiles et toujours à construire, mais également à quel point la haine, même dans le petit cercle familial, a des répercussions sur l’univers. Puis, nous échangerons sur les manières de désamorcer la haine et la violence et, plus positivement, de construire la fraternité et la paix.
Puis, le dimanche 12 octobre à 15h en l’église Saint Paul, nous projetterons un petit film témoignage sur la résistance à Mont-sur-Marchienne (pendant la 2e guerre mondiale). Le film sera suivi d’un exposé de l’historien André Sevrin et des échanges sur la résistance et la paix. Peutêtre y apprendrons-nous à résister à la violence, à désamorcer la haine et la violence dans notre cœur et à être des témoins de l’amour et de la paix du Seigneur dans nos familles et dans notre monde. Alors chaque fois que le prêtre nous dira : « allez dans la paix du Christ », nous comprendrons que nous sommes envoyés semer cette paix partout.
Abbé Louis Wetshokonda