Saint Joseph, un papa et un témoin sur notre route

Éditorial de mars 2025

Ce mois de mars est traditionnellement dédié à saint Joseph dont la fête tombe le 19. Ce mois sonne aussi l’entrée en carême, période de 40 jours qui nous prépare à Pâques. Ce temps de carême nous met en communion avec le Christ au désert, mais aussi avec le peuple élu qui a traversé le désert pendant 40 ans vers la terre promise. Cette période est donc le temps favorable de renaissance, temps de conversion, temps de marche dans l’espérance vers la vie nouvelle, vers la résurrection, un temps d’ascension spirituelle. Dans cette marche, chers pèlerins d’espérance, je vous invite à nous laisser guider par celui qui a pris le Christ par la main et lui a appris à faire ses premiers pas dans notre humanité.

Très tôt, les disciples de Jésus ont compris qu’ils ne sont que des pèlerins sur cette terre (Ph 3,20 ; 2Co 5,6), en marche vers des cieux nouveaux et une terre nouvelle (2P 3,13). C’est pourquoi, dès le mercredi des cendres, nous sommes appelés à nous alléger, aussi bien matériellement, par le jeûne et le partage, que moralement et spirituellement, par le pardon et la prière. Nous devons nous satisfaire de peu, partager avec ceux qui sont dans le besoin et nous tourner vers Dieu dans la prière.

Nous entendrons résonner plusieurs fois l’appel à la vigilance, car la condition de pèlerins n’est pas facile. Plusieurs fois, Israël a voulu mettre fin à la marche vers la terre promise et retourner en Egypte (Nb 11,4-6 ; 14,1-4). Jésus a été tenté au désert (Lc 4,1-13). Le jeune homme riche n’a pas pu se résoudre à tout quitter pour suivre Jésus (Mt 19,16-22). Ce temps de carême est pour nous un temps d’entrainement et, comme nous dit saint Paul, nous devons nous imposer une certaine discipline (1Co 9,25).

Sur ce chemin, nous pourrons compter sur l’exemple et le soutien de saint Joseph à qui de nombreux chrétiens se sont confiés avant nous sans jamais être déçus. Ce charpentier de Nazareth, époux de Marie, qui a assumé le rôle de père pour Jésus, est l’homme de l’écoute attentive, de méditation et d’action. Dans l’évangile, il ne dit aucun mot, mais il est toujours prêt à accomplir la volonté de Dieu, sans tergiverser. Il accueille chez lui Marie, sa fiancée qui était enceinte. Il se rend à Bethléem pour le recensement avec Marie, et c’est là que Jésus va naître ; puis à Jérusalem pour accomplir ce qui était prescrit par la Loi et présenter l’enfant au temple ; en Egypte avec la mère et l’enfant pour sauver l’enfant de la main d’Herode; et encore à Jérusalem en pèlerinage avec sa famille lorsque l’enfant a douze ans. « Le Fils du Tout-Puissant (…) se fait dépendant de Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé », nous dit le pape François dans sa lettre apostolique, Patris Corde – Avec un cœur de père, du 8 décembre 2020, sur saint Joseph.

On comprend pourquoi saint Joseph est un père pour tous les disciples du Christ et un modèle pour tous les pères ! Il est également le modèle du cœur qui écoute, le patron de ceux qui prient en silence et se plongent dans la contemplation, le patron des artisans, des travailleurs, des voyageurs, des exilés, mais également des fossoyeurs et des mourants. Laissons encore le pape François nous rappeler que « le bienheureux Pie IX l’a déclaré « Patron de l’Église Catholique », le vénérable Pie XII l’a présenté comme « Patron des travailleurs » et saint Jean Paul II comme « Gardien du Rédempteur« . Le peuple l’invoque comme « Patron de la bonne mort » ».

À l’exemple de saint Joseph et avec son aide, puissions-nous former une communauté accueillante qui prend tous ses enfants par la main, toujours aux côtés des jeunes parents, des travailleurs, des malades et des nécessiteux, une communauté attentive aux appels du Seigneur ! Que ce temps de carême soit pour nous un temps d’entrainement pour constituer une véritable communauté de pèlerins, une Eglise en marche.

Je vous invite particulièrement à porter dans votre prière les enfants et les adultes qui se préparent aux sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, communion et confirmation) ou au mariage à la fin de ce temps de carême.

Abbé Louis Wetshokonda